A la rencontre de Benjamin Astier

Benjamin Astier est doctorant et enseignant vacataire à l’Université Catholique de Lille, où il effectue sa thèse depuis 4 ans. Faisant partie d’un projet initié par la Région des Hauts-de-France, l’axe de recherche de Benjamin s’intéresse à (ne fuyez pas, on vous explique tout juste après !) « l’impact de l’écosystème (ici, celui du textile) dans le processus décisionnel des acteurs en situation d’innovation ».

Comment simplifier son sujet de thèse ?

Commençons par le processus décisionnel : cela représente l’élaboration de plusieurs étapes qui fondent une décision. Non pas comment s’arbitre une « prise de décision » (le moment où l’on tranche), mais plutôt comment se crée la décision, et quels éléments participent à ce qu’elle survienne. Pour nous éclairer, Benjamin nous explique par exemple, que si on parle de mobilité dans la ville : « lorsque l’on regarde dans la rue, ce qui va nous sauter aux yeux sera la présence de voitures qui passent ». Parcontre, si on parle de la verdure dans la ville : « ce qui va nous sauter aux yeux sera la présence d’arbres, de parcs – ou leur absence ! ». En fonction de nos problèmes, on construit un « paysage » composé des objets qui peuvent répondre à nos attentes !
Les recherches de Benjamin s’interrogent donc sur les éléments qui vont surgir lorsque des acteurs sont confrontés à un problème d’innovation. Ici, « l’innovation » représente la rue, et « les éléments qui vont surgir » la voiture.

Quels sont les acteurs de cet écosystème ?

Avant même de parler des acteurs, il faut rappeler pourquoi le secteur du textile a été choisi. Il y avait en effet la santé ou encore le transport, mais ce sont ses premières enquêtes auprès de Plateau Fertile à Roubaix qui l’ont rapproché du textile.
Ensuite, il faut rappeler que le textile a marqué une empreinte historique dans la région, qui s’est effondrée il y a une vingtaine d’années et qui reprend en ce moment.
Dans cet écosystème, les acteurs sont nombreux et variés. Des plus petites start-ups jusqu’aux entreprises les plus ancrées dans le marché et les grands groupes, Benjamin a réalisé divers entretiens qui visaient à récolter des points de vue différents et les confronter.

Quels enjeux pour ce travail de recherche ?

L’originalité de la thèse de Benjamin tient en ce qu’elle appartient au domaine de l’information-communication et se concentre sur les écosystèmes d’innovation. Elle prend en compte le contexte social dans lequel évoluent les acteurs et, plus important encore, elle cherche à savoir comment la problématique de l’innovation est vécue par chacun des acteurs du textile.
Si d’un point de vue scientifique, sa thèse cherche à améliorer la compréhension de l’un des écosystèmes régionaux, elle cherche également à obtenir une meilleure compréhension de ce que vivent les acteurs confrontés à des problématiques d’innovation. Ceci dans l’optique d’éclairer les décisions publiques afin de mieux orchestrer l’innovation dans le secteur du textile.